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l’Argile / Clay

 

Parce que vous venez de l’Unicité de Dieu,

Et que par grâce,

Vous êtes aussi des dieux,

Dans la pure vérité des fins dernières,

Vous deviendrez

Ce qu’en réalité et consciemment vous êtes,

Vous recevrez

Tout ce qu’inconsciemment et en secret vous désirez.

Hélas peut-être !

 

 

Malgré tous les progrès étonnants sur les plans scientifiques et techniques, l’amélioration de ses conditions d’existence et l’allongement de la durée de sa vie, à l’aube de ce 21ème siècle qui commence aujourd’hui, l’Homme reste insatisfait. Le Monde semble maintenant avoir réalisé une sorte d’unité. Nous entrons dans une période d’universalisme et nous avons besoin d’idéaux universels. L’espoir de l’Humanité repose dans l’établissement d’un universalisme intellectuel et spirituel acceptable qui réponde aux trois questions fondamentales que se posent toujours tous les Hommes. • D’où suis-je ? Autrement dit « Hier, qu’étais-je ? ». • Où suis-je ? « Maintenant, que suis-je ? ». • Où vais-je ? « Demain, que serai-je ? ». Ces questions existentielles concernent la vie et la mort, l’origine de l’être et son destin, le problème de la cause et de la nature du mal. Chacun tente de résoudre ces problèmes personnels avec ce qu’il a dans sa nature la plus intime. Le chercheur trouve parfois des débuts de réponses. Il construit une vérité personnelle en assemblant ces fragments. Mais il y a seulement des compréhensions partielles et divisées, des questions sans réponses, et des cheminements individuels incertains et pénibles. Caminhando, o caminho se faz. C’est en cheminant que l’on fait le chemin. (Proverbe brésilien). Dans mes recherches « Doctoral », j’ai tenté l’élaboration d’une cosmogonie intégrant tous ces questionnements. C’était un travail qui ne prétendait pas être partageable ni avoir une valeur générale ou universelle Il s’agissait d’une recherche personnelle concernant ma propre raison d’être. Un jour, vous aussi, peut-être, engagerez, pour votre propre compte, la quête de votre propre Graal. Vous rencontrerez toujours les implacables dogmatismes des multiples intégrismes. Dans le chemin de votre développement personnel, vous n’avancerez que si vous préservez à tout prix votre absolue liberté de pensée. Vous devrez rester continuellement à distance des engagements inévitablement provoquées par les hypothèses tentatrices que vous rencontrerez. Nous pensons presque tous que notre court passage sur cette petite planète, doit avoir un sens et un but imaginables, au sein d’un réel logiquement organisé. Pour donner un sens à notre vie, nous voulons croire que nous y sommes personnellement impliqués. Le Réel total nous contient. C’est un Univers-labeur, qui se transforme en permanence, détruisant l’oeuvre du passé pour construire la nouvelle émergence du présent. Lorsque l’on engage une réflexion sur la nature du réel, il faut bien cerner les facteurs qui en dénaturent la perception. Il faut comprendre que le langage peut nous amener à doter le Monde d’aspects artificiels qui sont de pures créations mentales. On peut aussi tenter d’ouvrir les différentes fenêtres que les penseurs et les scientifiques espèrent avoir percées dans le mystère de l’Être Total que j’ai appelé l’Humain… Dans ce but j’ai raconté l’histoire de l’univers, de la vie, et l’aventure de l’Homme et des sociétés humaines. J’ai également essayé d’exposer dans mes oeuvres la relativité des certitudes que les grandes religions et les philosophies occidentales prétendent avoir établies. J’essayerai ici d’approfondir cette aventure pour comprendre un peu le sens de mes oeuvres, en particulier au travers de l’examen des messages que les mythes, portés par les différentes civilisations, et les doctrines, enseignées par les différentes religions, s’efforcent de nous transmettre. C’est donc sur cette histoire globale des origines de l’humanité et de la diversité de ses approches du divin que nous allons nous pencher ensemble, si vous le voulez bien. La nature de l’Homme est comme celle du Monde.Rien n’est jamais vérité absolue ni définitive. La faillible raison humaine se refuse à faire naître du néant, sans cause première, les choses dont elle constate l’existence. Elle postule qu’elles sont les manifestations d’un être primordial situé à l’origine de l’apparition du Monde matériel. A l’origine, nous ne pouvons cependant poser que le mystère insondable de l’être et l’incommensurable puissance de ses manifestations créatrices. Partant de cette ignorance fondamentale, nous avons supposé que la matière et l’activité cosmique ont émergé du vide matériel originel. De la même façon nous imaginons que la conscience et l’activité de la pensée émergente d’un autre vide, intérieure et mentale. Pour l’Homme, maintenant et ici, à partir de ce nouveau désert où se perd sa conscience, une nouvelle émergence apparaît, que nous appelons un peu hâtivement l’Esprit. Or, nous ne comprenons pas très bien ce qu’est cet Esprit, pour nous si nouveau, dans l’aventure de la vie. Nous ne pouvons guère en dire que ce qu’il paraît être à notre conscience nouvelle et à nos yeux étonnés. A ce qu’il semble, l’Esprit est l’actualisation de la divine vie éternelle dans le présent, c’est-à-dire l’apparition actuelle, dans notre champ de vie personnel, d’un facteur éternel permanent, mais cependant nouveau pour nous. Notre sort commun et banal est de résider corporellement dans un Monde périssable et fugitif. Nous disons que celui-ci est l’oeuvre du Démiurge, et nous désignons avec ce mot restrictif l’un des aspects créateurs incomplets du Divin originel. Par antithèse, nous appelons Verbe de Dieu la globalité de cette capacité créatrice, qui reste encore, à nos yeux et dans notre temps, incomplètement manifestée, en ce qui concerne l’Homme. Celui-ci n’en saisit actuellement que les aspects liés à la matière et à la vie biologique. L’esprit est une autre manifestation éternelle du Verbe, une autre façon d’agir du pouvoir créateur de l’être divin originel. Il n’est pas enfermé dans la matière, et se situe au-delà du Monde existentiel. Il réside dans les corps vivants mais sa nature n’est pas corporelle. Il n’est pas asservi aux lois physico-chimiques ni aux violentes contraintes de la compétition vitale. La plupart des hommes sont conscients de cette réalité éternelle, immatérielle, active et présente en eux, et ils espèrent parvenir un jour à rejoindre l’Esprit dans son propre domaine. Petit à petit, dans cette sphère humaine qui est notre actuelle résidence, l’Esprit établit son royaume dans l’empire encore imparfait du démiurge. L’homme accompli est son moyen d’action. Chacun de nous est libre de se joindre à cette oeuvre, ou de s’y refuser. Pour exercer cette liberté de choix, nous disposons seulement de nos facultés et de notre court temps de vie. Tous les actes conscients que nous acceptons, accomplissons, ou refusons, en l’instant actuel, sont créateurs et liés à notre être. Ils détruisent à jamais notre passé, et déterminent, à l’instant même, notre nature véritable et par conséquent notre futur éternel. Ouvrant des yeux nouveaux, à l’éclairage de la lumière naissance de cette prise de conscience, l’idée de cette lumière dans mes oeuvres, nous avons douté de nos fragments de certitudes. L’aurore, c’est déjà l’affaiblissement de l’obscurité. Au cours de notre démarche initiale, nous avons commencé une quête incertaine mais fondamentale de la réalité absolue. En recherche de vérité, nous avons alors regardé notre propre corps et nos merveilleux appareils sensoriels. Nous avons appris que nous ne pouvions pas leur faire entièrement confiance parce qu’ils sont seulement des détecteurs et non pas des moyens de connaissance. Nous avons aussi compris que notre cerveau fabriquait ses propres représentations synthétiques du Monde, et qu’il proposait ensuite au mental ces créations artificielles comme des images crédibles de la réalité. Nous avons constaté que le mental même utilisait les images intérieures comme des objets véritables, et que l’intellect était capable de fabriquer des idées fausses et de traiter ces illusions comme des choses réelles et crédibles en elles-mêmes. Nous avons bien vu qu’il utilisait les innombrables souvenirs du passé pour créer un centre de référence, artificiel et souverain, l’ego, centre clos de son propre univers. Ensuite, nous avons demandé à la science de nous parler de l’origine de la matière, du cosmos immense, de l’énergie et des étoiles, du Soleil et des planètes, de la Terre et de son histoire, et de la naissance de la vie. Nous avons d’abord découvert un macrocosme étonnant, qui nous apparaît construit de manière fractale, depuis les galaxies jusqu’aux plus infimes constituants des particules atomiques, et qui s’étend dans bien des dimensions, y compris celles de l’espace et du temps. Nous avons suivi l’histoire passionnante de l’évolution, sur cette Terre, de la vie qui a tout inventé, la cellule et le corps, la sève et le sang, la fleur et la graine, le plaisir et la souffrance, le chagrin et la joie, les caresses et la cruauté, la tendresse, la dévoration universelle et la mort. Nous avons examiné l’origine et le développement de l’Homme et le peuplement de la planète. Nous avons également perçu que chaque partie, dont le microcosme humain, était une image de ce tout qu’est devant vous. Mais la science ne dit rien du Pourquoi des choses car elle ne s’intéresse qu’au Comment. Alors nous nous sommes tournés vers les mythes des diverses civilisations, et vers ceux qui prétendent parler cette fois du Pourquoi et non pas du Comment. Nous avons constaté que les civilisations et les idéologies voulaient changer la société humaine, tandis que les religions s’efforçaient de changer les individus. Nous avons bien vu que ces deux démarches semblaient avoir échoué. Regardant vers l’aventure des populations et des nations, nous avons surtout trouvé l’histoire épouvantable des guerres meurtrières et des avanies cruelles que se font les peuples et les hommes, civils ou soldats, croyants ou incroyants, dans une lutte sauvage et primitive pour accéder au pouvoir et à la richesse. Nous avons hélas constaté que cette incurable sauvagerie et cette implacable volonté d’asservir les autres, étaient inscrites dans notre patrimoine génétique, et par conséquent dans le karma de chaque homme. Pour liquider ce terrible karma, pour échapper à ces servages liés à la matière, à la nature animale, et aux lois abusives de la sélection naturelle, il est nécessaire de savoir les reconnaître puis de vouloir les sublimer. Portant le regard sur l’univers matériel et la vague existentielle qui nous porte, nous voyons que toutes les parties constituant le cosmos se dégradent continuellement au fil du temps. La loi implacable de Shiva fait naître chaque chose nouvelle de la destruction de l’ancienne. Au sein de la dégradation perpétuelle, les vivants semblent lutter sans cesse pour réaliser un objectif mystérieux. La bataille paraît toujours perdue et tous finissent tragiquement dans la mort. Cette défaite n’est qu’apparente car la force de vie a déjà remporté d’innombrables triomphes dont nous n’avons pas bien conscience. Nous sommes habitués à ces victoires banales mais terrifiés par la promesse de la défaite concrétisée dans la mort physique inévitable. Cependant, pas à pas, sur notre petite planète terrestre, les petites victoires successives de l’immense force de vie permettent aujourd’hui l’émergence progressive de la conscience hors de la matière inerte. Tant passe le temps immobile, qu’émerge enfin de l’océan cosmique, son propre regard ! Il nous faut accepter de poser ce regard de nos yeux et de notre conscient sur notre propre vérité. Nés des étoiles, notre vrai visage est la lumière. Nous sommes les lucifères, les flambeaux, ceux qui éclairent. Sur cette Terre, il semble que nous soyons aujourd’hui les seuls porteurs actuels de la conscience éclairant l’existence. Le sens du mot Lucifer a beaucoup varié au fil des âges. Il signifie bien étymologiquement « Porteur de Lumière ». Il a été appliqué successivement à Adam, l’Homme initial, au roi de Babylone, au Christ, à l’étoile du matin (Pierre 2/19). Il désigne malencontreusement depuis le Moyen-âge, l’Archange rebelle à l’ordre divin, le Satan. Cependant, nous travaillons, ici et maintenant, pour élargir cette conscience éclairante, et pour effacer les traces karmiques archaïques et le poids d’un passé révolu. Nous utiliserons donc ce mot magnifique pour désigner, au sein du chaos et de la dégradation perpétuelle du monde existentiel, les forces immenses qui travaillent, en nous et obscurément, à la création des outils nécessaires. Les forces lucifériennes construisent et modèlent le Monde et tout ce qu’il contient, y compris l’espèce humaine, ses qualités et ses défauts, son intellect et sa conscience. Nous ne savons pas si l’univers où nous vivons est le seul qui fut jamais produit. Nous ne savons pas non plus si d’autres formes d’existence, intelligentes et raisonnables ou disposant d’autres outils, ont pu ailleurs ou dans d’autres temps, ou par d’autres moyens, résoudre les problèmes aujourd’hui posés à l’Homme luciférien terrestre. Tombé de l’Eternel, Satan veut l’Infini, Tombé de l’Etre, il veut l’Avoir. (Denis de Rougemont). Seul parmi les êtres de cette Terre, nous dit Hermès, l’Homme est double, image microcosmique du Monde macrocosmique. En lui coopèrent donc plusieurs formes d’expression du Verbe. Les forces lucifériennes ne sont pas seules à l’oeuvre. Nous reconnaissons aujourd’hui un second acteur nouveau qui n’est pas une force mais un don brûlant. Il déverse sur le Monde une immense puissance. Il n’est jamais imposé, mais offert. De façon générale, nous pouvons le considérer comme un flot, un Afflux de grâce. Cette autre puissance est reconnue depuis bien des siècles, dans bien des cultures, sous beaucoup d’appellations différentes. Dans notre référentiel culturel monothéiste, nous pouvons l’appeler l’élan christique. L’involution, c’est la matérialisation progressive de l’esprit, et l’évolution, c’est la réapparition de l’esprit, Émergeant au sein de la matière qu’il a fécondée, animée, évertuée. (Stanislas de Guaïta). Les alchimistes du Moyen-âge travaillaient longtemps devant leurs cornues avant de comprendre que la transmutation du plomb vil en or pur n’était qu’une figure de la nécessaire transformation de leur propre personne. Comme l’alchimiste, celui qui est touché par l’appel de la nouvelle puissance, et qui en prend conscience, peut volontairement engager un processus qui va modifier sa nature existentielle. Il devient alors un facteur émergent nouveau influençant la structure globale, de l’Être Total, dans un nouvel aspect essentiel et non plus seulement existentiel. Cet acte libre et volontaire ressemble vraiment à un acte créateur. L’Homme n’est plus seulement un fils naturel de Dieu, créature face à la Déité créatrice. Répondant à l’appel, participant volontairement à l’acte créateur divin, véritable Personne à part entière, il s’en rapproche librement. Comme la Matière, l’Esprit est un des visages parmi tous les possibles et les inconnaissables du Verbe, la manifestation créatrice. La réponse à l’appel perpétuel de la force nouvelle, la séparation consciente, volontaire et libre, d’avec la manifestation seulement existentielle, incomplète, de l'oeuvre créatrice divine, font apparaître une émergence nouvelle dans un aspect différent du Monde, celui de l’Essence. Viens, viens toi, Qui que tu sois ! Car notre caravane n’est pas celle du désespoir. Viens, viens quand bien même tu aurais, par centaines,brisé tous tes serments. Viens, oui toi, Oui, reviens. Reviens toujours ! (D’après Mawlâna-dja-lâd od-Dîn Rûmî-Soufi). Pendant sa courte vie terrestre actuelle, grâce à sa conscience autonome, l’Homme peut effectuer ce libre choix et l’exercer par un acte volontaire. Il se libère alors des servitudes liées au passé et liquide ses charges karmiques. L'observateur mental qui rejette le poids dorénavant insupportable du Monde, c'est la conscience. L’acteur autonome qui brise les servitudes existentielles, c’est la volonté. Leur conjonction dans l’Homme renouvelé exprime une nouvelle manifestation du Verbe éternel, celle que nous appelons l’Esprit. Le feu de l’afflux de grâce allume dans la conscience une lumière nouvelle, et remise les antiques notions de péché et d’expiation dans les placards du mental humain, jusqu’à ce que l’ego lui-même abandonne ses illusions d’immortalité et cède enfin la place à l’Homme éternel divinisé. Avec Pierre-Gilles de Gennes, je dirai, « Ces livres sont écrits sur le sable. Mais la plage est si belle que je ne regrette pas De m’y être promené ». Nous ne connaissons pas tous les facteurs sous leur aspect véritable, dont les raisonnements et les illuminations ne sont elles-mêmes que de pauvres images. Nous ne pourrons pas éviter d’utiliser les mots et les images symboliques qui restent toujours nécessaires à notre fonctionnement intellectuel. Pour contourner ces limitations, j’ai proposé de distinguer la réalité globale de l’être total, mystérieux et inaccessible, en le séparant du concept d’Univers, pur objet mental et fragmentaire, intérieur à l’intellect, et limité aux champs de notre toute petite connaissance raisonnable. Sachez que l’approche de cette compréhension nouvelle a son revers qui est une relative incommunicabilité. Celui qui suit cette voie a peu d’interlocuteurs. Il s’engage dans une traversée du désert et une certaine solitude. Transposés au plan divin, ce désert et cette solitude constituent peut-être un début de réponse à la première question fondamentale. « Pourquoi la création ? ». Mais y- a-t-il une autre réponse ? Dans cette nouvelle démarche, si vous le voulez bien, nous tenterons d’approcher davantage les acteurs merveilleux qui concourent à la marche du Monde dans l’Être total réel, que nous avons appelé l’Humain mystérieux, en nous référant à l’histoire des hommes. Charles Samaran écrivait en 1961 que l’honnêteté et le courage moral sont les qualités essentielles de l’historien, et citait Cicéron à ce sujet, en ces termes : « La première loi qui s’impose à lui est de ne rien oser dire qu’il sache faux, la seconde d’oser dire tout ce qu’il croit vrai ». Poe a semente na terreNào serà em vàoNào te preoccupe a colheitaPlanta para o irmào.Lance les graines sur la terreCela ne sera pas vainNe te préoccupe pas de moissonSème pour tes frères.(Chant Brésilien)

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